Introduction - Note sur les immeubles en bois
ANNEXE à la note d'information de juillet 2017 (V2)
ANNEXE à la note d'information de juillet 2017 (V2)
IMMEUBLES DE GRANDE HAUTEUR EN BOIS ETUDES SPECIFIQUES AU MATERIAU BOIS EN IGH
Les projets de construction d'IGH en bois devront a minima comporter les études précises et conclusives sur les domaines suivants:
1) La résistance au feu de la structure et le compartimentage.
Deux des règles de sécurité des IGH (cf. article R 122-9 du code de la construction et de l'habitation) sont :
-l'immeuble est divisé en compartiments à chaque niveau, avec des parois El 120 ou REI 120 en cas de fonction porteuse;
-la charge calorifique se trouvant dans chacun de ces compartiments est limitée, dans les conditions fixées aux articles GH 16 et GH 61 du règlement de sécurité des IGH.
L'objectif sous-jacent à ces règles est l'un des éléments clé de la stratégie de sécurité spécifique à ces bâtiments : le feu doit rester confiné à l'étage, où il a pris naissance, qui est évacué ainsi que les étages adjacents. Les activités doivent pouvoir continuer dans le reste du bâtiment. Ceci vaut pour toute la durée du feu, jusqu'à épuisement de la charge calorifique, dans l'hypothèse, donc, d'un échec de toutes les mesures de lutte contre l'incendie.
En d'autres termes, la ruine de l'édifice n'est pas admise. Pour des éléments de structure incombustibles, la cohérence, pour éviter la ruine, entre les degrés normalisés précités de résistance au feu et les valeurs limites de charge calorifique a été confirmée (par le calcul) lors des travaux préparatoires à la rédaction du règlement de sécurité des IGH publié en 2011.
Les durées de résistance au feu requises réglementairement ne pourront donc être justifiées valablement par les méthodes classiques (EUROCODE 5, partie 1-2 et son annexe nationale) que si l'objectif de non ruine est atteint. En particulier, les feux paramétriques (annexe A de l'EUROCODE 5, partie 1-2) représentent une première approche de modèles feux réalistes vis-à-vis de cet objectif. Cependant, des travaux expérimentaux récents ont montré les limites de l'EUROCODE 5 tant sur les vitesses de combustion du bois que sur le maintien de la combustion dans les éléments structurels après épuisement de la charge calorifique du local incendié. L'application directe de ce document ne permet donc pas, dans tous les cas, la prise en compte spécifique des risques liés à la nature combustible des éléments structurels.
Pour répondre à l'objectif de non ruine, une possibilité est de recourir aux méthodes de l'ingénierie de la résistance au feu. Les dispositions de l'arrêté du 22 mars 2004 modifié (articles 6, 15 et 16) fixent le cadre pour conduire de telles études. Les questions de limitation de la charge calorifique, tant mobilière qu'immobilière, seront alors à traiter conformément à ce texte.
S'agissant du compartimentage et du non affaiblissement de la résistance au feu des parois par les traversées diverses (gaines, câbles, tuyaux . .), les performances réglementaires demandées présupposent des parois traversées incombustibles, dans la plupart des cas en béton, même si cela n'est pas explicitement écrit. La justification des performances pour des parois d'une autre nature est à apporter.
2) Le comportement au feu des façades.
L'objectif est la non-transmission du feu au-delà du niveau N + 2. La justification de cette performance est classiquement apportée par un essai LEPIR 2
3) La réaction au feu des matériaux de construction.
Le bois ne saurait être exclu par application de la phrase « les matériaux susceptibles de propager rapidement le feu sont interdits » de l'article R 122-9 du CCH.
En effet, les matériaux en cause sont, dans l'esprit du texte de 1977, les matériaux MS (aujourd'hui non-classés ou classés F dans le système européen) et les matériaux M3 ou M4, s'ils sont en contact avec l'air.
Pour le bois, ceci correspondrait à des épaisseurs très faibles pour MS et relativement faibles pour M4, qui ne sont pas en cause ici pour les éléments structurels.
Pour les matériaux M3 et, plus généralement pour appréhender la sécurité des parois en bois, il sera fait appel à l'ingénierie de la réaction au feu. De telles méthodes ont été mises en œuvre pour l'application du paragraphe 2 de l'article AM 8 du règlement de sécurité contre l'incendie des ERP.
1 LEPIR 2 : Local Expérimental Pour Incendie Réel à 2 niveaux, banc d'essai au feu.